Le Québec sera au rendez-vous ce dimanche 22 avril, pour célébrer la Journée internationale de la Terre nourricière. à l'instar de ce qui se fait aux quatre coins du monde, les organisations environnementales et citoyennes de la province canadienne ont prévu plusieurs activités et manifestations pour attirer l'attention du public, mais aussi des décideurs et du secteur privé, sur les enjeux environnementaux.

Le point culminant des célébrations québécoises sera un grand rassemblement dans la ville de Montréal, organisé à l'initiative de Dominic Champagne, un metteur en scène qui a notamment signé la réalisation de spectacles du Cirque du Soleil et qui milite contre l'exploitation des gaz de schiste. Des personnalités du monde artistique et du milieu des affaires, ainsi que de nombreuses organisations environnementales, donnent leur appui à l'événement, sous la bannière ? 22avril.org ?.

Pierre Lussier, Vice-Président et Directeur de l'organisme Jour de la Terre Québec, qui est au nombre des organisateurs, explique que ce rassemblement sera un hybride entre une grande fête et une manifestation à saveur revendicative, avec une marche d'un kilomètre qui culminera par la formation d'un ? arbre humain ? géant. Les Québécois sont aussi invités à signer une déclaration qui met l'accent sur la nécessité d'utiliser les richesses naturelles du territoire ? en accord avec les populations, en harmonie avec la nature, au profit de tout le monde, et dans l'intérêt des générations à venir ?.

L'exploitation des ressources naturelles suscite un débat en ce moment, tant au Québec que dans le reste du Canada. La proposition du gouvernement provincial d'exploiter les gaz de schiste et, plus récemment, le dévoilement de son Plan Nord sur l'exploitation minière, soulèvent de grandes inquiétudes auprès des écologistes et d'une bonne part de la population, auxquelles le cabinet du Premier Ministre et les représentants des industries concernées continuent de tenter d'apporter réponse, sans avoir à ce jour pu atteindre un consensus. Au niveau fédéral, une opposition semblable porte toujours sur la question de l'exploitation des sables bitumineux.

De l'avis de Pierre Lussier, avant d'aller ? creuser des trous ? pour extraire plus de minerais, il importe pour la population et les entreprises de maximiser l'utilisation des ressources déjà exploitées. Il déplore ainsi le faible taux de recyclage, soit 2%, des métaux contenus dans les piles à utilisation unique qui sont achetées par les Québécois. Il met aussi en garde contre la consommation effrénée de produits électroniques, dont le taux de recyclage, qui avoisine les 14%., est très insuffisant selon lui.

En cette Journée de la Terre, le Directeur de l'organisme québécois rappelle que nos émissions de dioxide de carbone et notre production de déchets électroniques sont deux variables qui connaissent une forte hausse, mais sur lesquelles on peut aussi exercer un contr?le direct. à l'occasion du 22 avril, il suggère à chacun de changer ne serait-ce qu'un comportement, de fa?on à réduire son impact environnemental. On pourra par exemple participer à une conférence via le Web plut?t que de prendre l'avion pour s'y rendre, ou encore, profiter d'une collecte d'appareils électroniques dans sa municipalité pour éviter que de précieuses ressources ne se ramassent au dépotoir.

La proclamation du 22 avril comme Journée internationale de la Terre nourricière est une reconnaissance que la Terre et ses écosystèmes sont source de vie et de nourriture pour ses habitants. Cette journée appelle également à une prise de responsabilité collective, telle que réclamée par la Déclaration de Rio de 1992, pour promouvoir l'idée d'une harmonie avec la nature et d'un juste équilibre entre les nécessités économiques, sociales et environnementales au bénéfice des générations présentes et futures.